En 2025, plusieurs économies avancées enregistrent une baisse inattendue et persistante des prix, malgré des politiques monétaires traditionnellement expansives. Les prévisionnistes revoient à la baisse les anticipations d’inflation, alors même que certains pays d’Afrique de l’Ouest font face à un phénomène inverse, sous l’effet de facteurs structurels propres.
L’Europe subit de plein fouet l’impact du ralentissement chinois, souvent qualifié de second choc, qui bouleverse les équilibres commerciaux et financiers. Dans ce contexte, les trajectoires économiques divergent et remettent en question de nombreux repères établis depuis la crise de 2008.
Déflation en 2025 : un phénomène mondial sous la loupe
En 2025, la déflation ne fait pas dans la demi-mesure. Au cœur de la zone euro, les baisses de prix s’enchaînent depuis plus d’un an. La France suit la même trajectoire, et même la première économie mondiale doit revoir ses repères. Sur les marchés, l’incertitude domine : simple accroc de conjoncture ou début d’un vrai décrochage de la croissance ? Ce débat agite analystes et décideurs. Une certitude s’impose : la banque centrale européenne et la Fed sont sous pression, sommées de réagir.
Les banques centrales dégainent l’arme habituelle : baisse des taux d’intérêt. L’effet, pourtant, reste discret. Les investisseurs guettent les prochains mouvements, tandis que les entreprises rognent sur leurs marges pour rester à flot. Sur le marché actions, la nervosité grimpe d’un cran à chaque publication de résultats. Les modèles de valorisation battent de l’aile ; il faut revoir ses calculs, repenser ses arbitrages.
Principaux moteurs de la déflation en 2025
Voici ce qui alimente la déflation cette année, selon les analyses des économistes et les signaux des marchés :
- Chute de la demande intérieure dans plusieurs économies développées, particulièrement en Europe.
- Effet ciseau sur les matières premières : le pétrole peine à décoller pendant que les métaux reculent.
- Comportement attentiste des consommateurs face à la baisse continue des prix, ce qui entretient le phénomène.
La politique monétaire se retrouve à la croisée des chemins, prise entre attentes contradictoires. Chaque décision de la banque centrale européenne fait l’objet de débats animés. Les prochaines années s’annoncent incertaines, la résilience américaine contraste avec les doutes européens. Chaque variation de taux est observée à la loupe, révélatrice des tensions et des espoirs qui traversent l’économie mondiale.
Pourquoi l’Afrique de l’Ouest est-elle particulièrement touchée cette année ?
La déflation ne se limite pas au continent européen ou asiatique. En Afrique de l’Ouest, l’année 2025 marque un tournant : la pression sur les prix et la croissance se fait sentir dans toute la zone. Au centre des difficultés, un système monétaire arrimé au franc CFA, lui-même fixé à l’euro. Pour les membres de l’union économique et monétaire ouest-africaine, la marge de manœuvre reste étroite. La banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest gère une politique monétaire héritée, qui limite ses réactions face aux chocs extérieurs.
Le recul de la demande mondiale, ajouté à la chute des matières premières agricoles, pèse lourdement sur les marchés locaux. Les prix des denrées s’effritent, mais les ménages ne voient pas leur pouvoir d’achat progresser. La jeunesse de la population accentue la sensibilité aux fluctuations du marché de l’emploi. Les gouvernements tentent de jongler entre impératifs budgétaires et attentes sociales, mais la croissance s’étiole, et la confiance des investisseurs s’amenuise.
Voici les facteurs structurels qui accentuent la vulnérabilité de la région :
- Rigidité du franc CFA vis-à-vis des variations de l’euro et des taux européens.
- Dépendance forte aux exportations agricoles et minières, exposant l’économie régionale à la volatilité de la demande internationale.
- Capacité d’action restreinte pour la banque centrale régionale, en raison de réserves de change fragilisées.
L’Afrique de l’Ouest se trouve donc face à un triple défi : revoir ses dispositifs monétaires, soutenir la vitalité du marché intérieur et maintenir la paix sociale.
Le second choc chinois : quels effets concrets sur l’Europe ?
L’influence de la Chine s’exerce d’une façon différente en 2025 par rapport à 2015. Cette fois, c’est toute la dynamique structurelle qui ralentit : l’export stagne, l’immobilier traverse une crise profonde, et la consommation ne repart pas. Les marchés européens n’ont pas tardé à réagir : corrections, incertitudes, arbitrages. La deuxième économie mondiale fait sentir tout son poids sur la croissance globale, et personne n’y échappe.
La déflation s’installe en Europe. Les produits chinois, toujours plus nombreux et abordables, envahissent les rayons, mettant à mal l’industrie locale. Dans le même temps, les groupes européens voient leurs exportations ralentir en Chine. Constructeurs automobiles allemands, marques de luxe italiennes, maisons de cosmétique françaises : tous constatent un effritement de leurs ventes. Les conséquences sont immédiates sur l’emploi et les perspectives économiques. Le marché du travail se tend, la croissance s’assombrit.
Les taux directeurs de la banque centrale européenne restent bas, mais le levier monétaire ne suffit plus. Avec le ralentissement de la demande intérieure et la montée en puissance de la concurrence asiatique, chaque choix devient un exercice d’équilibre périlleux : doit-on privilégier la stabilité financière ou relancer à tout prix ?
Voici les principaux impacts constatés en Europe :
- Recul marqué des prix à l’importation, ce qui affecte directement la zone euro
- Essoufflement des marchés du luxe et de l’automobile
- Volatilité accrue sur les actions européennes, amplifiée par les incertitudes autour de la croissance chinoise
La vulnérabilité de l’économie mondiale se reflète dans ce nouvel équilibre. Les décideurs européens sont au pied du mur : il faut agir vite, sans marge d’erreur.
Entre prévisions d’inflation et nouveaux défis, à quoi s’attendre pour l’économie mondiale ?
Les banques centrales avancent à tâtons, sans cap évident. Après une période où l’inflation galopait, la tentation d’un retour rapide à la normale se heurte à la réalité : la croissance s’essouffle, les marchés attendent toujours un signal fort. La banque centrale européenne hésite à trancher, tandis que la FED reste prudente sur son agenda monétaire. Chaque intervention, chaque statistique sur la consommation ou l’emploi, prend une dimension nouvelle, scrutée par les investisseurs en quête du moindre indice.
Dans ce climat, la volatilité ne quitte plus les marchés actions. Après un rebond porté par l’intelligence artificielle et la performance américaine en 2024, la nervosité prend le dessus. Les perspectives de croissance mondiale se réduisent, freinées par la prudence des ménages et la retenue des entreprises. Le royaume-uni et la zone euro se retrouvent face à des décisions inédites : faut-il préserver la stabilité des obligations souveraines ou relancer la machine économique ?
Sur le terrain, jamais la politique monétaire n’a paru aussi complexe. Entre la gestion de l’héritage inflationniste, la pression qui s’exerce sur les prix, et la nécessité de soutenir l’emploi, la marge se réduit. Les cours pour les années à venir dépendront de la capacité des banques centrales à trouver le point d’équilibre. François Villeroy de Galhau, ses homologues de la FED et d’ailleurs, sont plus que jamais sous les projecteurs.
Reste à savoir quelle trajectoire prendra l’économie mondiale : adaptation agile, ou nouveau cycle de turbulences ? Le prochain chapitre s’écrira à la croisée des taux et des ambitions.


