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Financement

Impact d’une remise volontaire sur le crédit : ce qu’il faut savoir

Une restitution de bien financé, maison, auto ou autre, n’efface pas miraculeusement la dette qui l’accompagnait. Bien au contraire : la banque, une fois le bien récupéré, garde le droit de réclamer la différence si la revente ne suffit pas à solder le prêt. Restituer les clés, c’est parfois seulement déplacer le problème, pas l’éteindre. Le dossier de crédit, lui, n’en sort pas indemne. La démarche laisse une trace, souvent lourde à porter, et ferme la porte à bien des projets futurs. Voilà pourquoi il est indispensable de bien mesurer les étapes, les risques et les alternatives avant de s’engager dans cette voie.

Remise volontaire d’un bien : de quoi parle-t-on exactement ?

La remise volontaire consiste à rendre un bien financé, le plus souvent une voiture ou une maison, à la banque lorsque l’emprunteur n’arrive plus à suivre le rythme des paiements imposés par le contrat de prêt ou la vente à tempérament. Quand la pression financière devient trop forte, remettre le bien au créancier peut sembler l’ultime moyen d’éviter l’engrenage des retards ou la saisie pure et simple.

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La banque ou le prêteur récupère alors le bien en question, le revend, et tente de couvrir tout ou partie du solde du prêt avec le produit de cette vente. Mais attention : si la revente ne suffit pas à éponger la totalité de la dette, le reste à payer vous colle à la peau. La remise du bien n’efface donc pas l’ardoise.

Au Québec, la Loi sur la protection du consommateur balise précisément ce processus. Chaque étape doit être documentée, chaque clause passée au crible. L’Office de la protection du consommateur conseille d’examiner à la loupe les termes du contrat, surtout quand il s’agit de distinguer prêt classique et location avec option d’achat.

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En général, la remise volontaire n’arrive qu’après avoir tenté de négocier avec la banque ou d’obtenir l’aide d’un conseiller. Certes, elle peut concerner aussi l’immobilier, mais c’est surtout le secteur automobile qui concentre la majorité des cas au Canada. Mieux vaut prendre la mesure de l’impact sur votre situation financière et sur votre dossier de crédit avant d’opter pour cette solution radicale.

Quelles sont les étapes à suivre pour rendre sa maison ou sa voiture à la banque ?

Restituer volontairement un bien financé ne se fait pas sur un coup de tête. Il faut d’abord prévenir son créancier, souvent par écrit, pour lui faire part de son intention. Cette lettre, précise et argumentée, devient la première pièce de votre dossier.

Suite à ce signalement, la banque étudie la situation. On vous demandera alors de remplir une déclaration de réalisation, un document qui officialise votre décision. Pour une voiture, la remise s’effectue dans un lieu fixé par la banque. Pour une maison, l’accompagnement d’un syndic autorisé en insolvabilité ou d’un professionnel du conseil financier est parfois nécessaire pour éviter les faux pas.

Une fois le bien rendu, la banque procède à sa revente, via un concessionnaire, un courtier ou aux enchères. Un relevé de vente vous est alors transmis, détaillant le prix obtenu et le montant restant du prêt. Si la vente ne couvre pas le solde, vous restez tenu de régler la différence.

Gardez précieusement tous les échanges et documents relatifs à cette démarche. La mention de la remise volontaire sera consignée dans votre dossier de crédit et pèsera lourd lors de toute demande de financement ultérieure. Avant d’aller jusqu’au bout, recueillez toujours l’avis d’un expert : une remise volontaire, qu’elle concerne un véhicule ou un bien immobilier, change durablement la trajectoire de vos finances.

Conséquences sur votre crédit : ce que vous risquez vraiment

Une remise volontaire laisse une empreinte profonde dans votre dossier de crédit. À l’instant où la banque reprend possession du bien, une mention spécifique est inscrite par Equifax ou TransUnion. Elle prend généralement la forme d’un code R8 : en clair, un défaut de paiement majeur. Résultat immédiat : la cote de crédit plonge, parfois de plusieurs centaines de points, selon la situation de départ et votre historique.

Les répercussions ne s’arrêtent pas là. Avec un dossier de crédit entaché, l’accès aux prêts, marges ou cartes de crédit devient nettement plus compliqué, et coûteux. Les taux d’intérêt montent en flèche, les conditions se durcissent. Aux yeux des prêteurs, la remise volontaire est perçue comme un signal d’alarme. Chaque nouvelle demande de financement sera passée au crible.

Voici ce que vous pouvez concrètement rencontrer après une remise volontaire :

  • Endettement résiduel : si la vente du bien ne couvre pas le solde du prêt, la banque exigera le paiement immédiat de ce qui manque.
  • Agences de recouvrement : si ce solde n’est pas réglé, il peut être confié à des agences de recouvrement, voire mener à une saisie de salaire.
  • Durée de la mention : la trace de la remise volontaire reste inscrite dans votre dossier jusqu’à 6 ans.

La meilleure façon de préserver sa réputation financière reste de respecter ses engagements de paiement. La remise volontaire laisse des séquelles durables : elle ne s’efface pas d’un simple geste. Ses effets dépassent largement le bien restitué.

remise crédit

Alternatives à la remise volontaire : comment éviter le pire pour votre situation financière

Avant de céder à la tentation de la remise volontaire, prenez le temps d’examiner d’autres pistes. Première étape : la négociation avec le prêteur. Les banques préfèrent presque toujours trouver un compromis plutôt que de reprendre un bien. N’hésitez pas à demander un réaménagement du prêt, un allongement de la durée ou une suspension temporaire des paiements. Exposez clairement votre situation financière : une communication honnête peut ouvrir des solutions inattendues.

Une autre option consiste à vendre vous-même le véhicule. Souvent, la revente sur le marché privé permet d’obtenir un prix supérieur à celui d’une reprise par la banque. Si le solde à rembourser est proche de la valeur marchande, cette stratégie limite la perte et réduit l’impact sur votre dossier de crédit.

Parmi les autres alternatives, voici celles qui méritent d’être étudiées si la dette devient ingérable :

  • Faire appel à un syndic autorisé en insolvabilité pour envisager une proposition de consommateur ou une consolidation de dettes. Ces solutions permettent d’adapter le remboursement à votre capacité réelle.
  • Mettre en place un budget précis : analysez vos revenus, listez vos dettes, priorisez les paiements les plus urgents.
  • Recourir au programme de dépôt volontaire : ce dispositif encadre légalement le remboursement, protège contre la saisie de salaire et permet d’étaler le paiement sur la durée.

Un point ne change jamais : plus vous agissez tôt, plus les options restent nombreuses. Prendre les devants, c’est s’offrir une chance d’éviter le pire. Quand la pression s’installe, chaque jour compte.

Remettre un bien à la banque, c’est franchir une ligne qui change le visage de vos finances pour longtemps. Avant d’en arriver là, il reste toujours un pas à faire, une porte à pousser. La suite dépend souvent d’une décision prise à temps, ou d’un appel passé avant qu’il ne soit trop tard.

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